Marcher sur les eaux

Matthieu 14:22-33 (LSG) – (Marc 6:47-51, Jean 6:16)

    22 Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, pendant qu’il renverrait la foule.

    23 Quand il l’eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à l’écart ; et, comme le soir était venu, il était là seul.

    24 La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire.

    25 A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer.

    26 Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent : C’est un fantôme ! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris.

    27 Jésus leur dit aussitôt : Rassurez-vous, c’est moi ; n’ayez pas peur !

    28 Pierre lui répondit : Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux.

    29 Et il dit : Viens ! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus.

    30Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il s’écria : Seigneur, sauve-moi !

    31 Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?

    32 Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.

    33 Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu.

      Un sentiment humain

      Ce contexte est intéressant car nous pouvons tous nous identifier à ce que Pierre est en train de vivre, chaque homme sur terre a des peurs quel que soit son rang social ou sa position dans la société, la peur est un sentiment qu’on a tous éprouvé et qu’on éprouve encore dans certains contextes. C’est un sentiment qui s’impose sans qu’on puisse le maîtriser totalement. Elle peut prendre différentes formes, la peur de mourir, de tomber malade, de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur, de manquer de quelque chose, il y en a tellement.

      Christ marche sur les eaux

      Tous les scientifiques nous le dirons, et les lois physiques de la terre nous l’attestent : il est impossible pour un homme de marcher sur l’eau ! Et pourtant… Comment un homme peut surpasser ces lois ? Comment un homme peut-il sortir d’une condition imposée, immuable ? La puissance de cette action ne peut avoir son origine depuis la terre, elle vient forcément d’un autre domaine, d’une autre réalité. A cet instant précis, il y a une interaction, un alignement parfaits entre le Ciel et la terre. (Matthieu 6:10)

      Saisis par la peur

      A plusieurs reprises, la peur saisit les disciples :

      La première, lorsqu’ils pensent apercevoir un fantôme et qu’ils crient de frayeur (v.26). Les disciples n’auraient jamais pu imaginer voir Christ venir à eux de cette manière. Ils sont bousculés au fond d’eux-mêmes, poussés dans leur retranchement comme n’importe qui pourrait l’être. Jésus vient confondre ici l’idée qu’ils peuvent avoir de Lui. Ils découvrent un aspect nouveau de sa personne.

      La deuxième, lorsque Pierre s’avance à son tour sur les eaux. On voit ici le courage qu’il lui a fallu pour oser poser le pied sur l’eau (là où les autres disciples ne s’y sont pas risqués), pour se mettre en mouvement et réaliser cet acte extraordinaire que de marcher sur l’eau. Son regard était alors fixé sur Christ, il était connecté à lui. De la même façon, chaque fois que nous nous connectons à Lui, que nous ne faisons qu’un avec Lui et osons, Il nous soutient. Mais à l’instant où Pierre se focalise sur le vent, qu’il écoute son raisonnement humain, sa propre logique, c’est à ce moment-là que la peur le saisit et l’envahit. Il se met alors à s’enfoncer en oubliant le miracle qui est en train de se passer. Combien de fois, pouvons-nous faire de même et peut-être tout arrêter, nous décourager, prendre peur alors que nous étions en marche. Parfois, il nous arrive même d’être déjà abattu dans nos pensées, avant même d’avoir essayé.

      La réponse de Christ

      Pierre crie à Jésus qui le saisit par sa main et l’empêche de s’enfoncer. En prenant sa main, il le sauve physiquement mais il le sort également de son état de peur, d’angoisse dans lequel il se trouve.

      Le mot « peur » en grec est « phobeo » et comporte plusieurs significations dont :

      • le fait d’être saisi par l’angoisse,
      • d’avoir peur de quelqu’un,
      • de craindre,
      • d’être poussé à la fuite…

      Christ dira également à Pierre : « pourquoi as-tu douté ? ». Et l’on retrouve dans le mot grecque « douté » la notion de renoncement, d’abandon. Christ aurait pu lui dire : « pourquoi as-tu abandonné, ou renoncé ? ».

      Nous pouvons comprendre que cet état de peur excessive nous poussera à fuir, à aller dans la direction inverse, à abandonner notre poste, mission, projet, situation…

      La bonne nouvelle c’est que Christ sera toujours là pour saisir notre main et nous sortir de notre détresse. Il nous attend aussi plus loin en nous invitant à le rejoindre, en nous donnant la capacité de marcher avec lui, de ne faire qu’un avec Lui, à Ses côtés, « sur les eaux », le cœur rempli de Sa paix, peu importe les circonstances extérieures. (*Ésaïe 43 :2-7).

      Quelles que soient les situations qui s’imposent à nous ici-bas sur cette terre, complexes, insolubles, difficiles… elles ont une issue dans la communion avec Christ. Nous marchons en Lui !

      * « Si tu traverses les eaux, je serai avec toi ; Et les fleuves, ils ne te submergeront point […] Car je suis l’Éternel, ton Dieu, Le Saint d’Israël, ton sauveur ; […] »